RAP MUSIQUE INDEPENDANT

LES FANS DU HIP-HOP

AU SOUTIEN DES

JEUNES ARTISTES ET

DES OUBLIES DU JT




Dans un monde ultra-connecté, le streaming est partout. Sur Spotify, Apple Music, Deezer, YouTubeD’après le Global Music Report 2024 de l’IFPI, 67% des revenus mondiaux de la musique proviennent du streaming. Malgré cette révolution, le piratage musical existe toujours. En France, un internaute sur trois consomme encore de la musique illégalement selon Hadopi/CNC en 2023. À juste titre, ce sont souvent des morceaux de rap, hip-hop, afrobeat, les genres les plus écoutés par les jeunes. Pourtant, le rap domine les classements. Car, 9 des 10 albums les plus streamés en France en 2024 sont du rap, selon le SNEP. Tout compte fait, votre achat soutient directement les acteurs d’une culture trop souvent dénigrée, marginalisée, parfois méprisée. Enfin, quelles sont les raisons pour convaincre les entrepreneurs ou les jeunes cadres à acheter légalement leur musique ?

L’engagement intelligent de la musique rap indépendant.

Autrement, le rap est la bande-son de toute une génération. C’est le genre musical le plus écouté en France en 2024. D’après le SNEP, plus de 85% du top 200 annuel se compose de titres rap. Damso, Ninho, Dinos, Shay, SDM, Aya Nakamura, Freeze Corleone, Tiakola tournent en boucle sur Spotify, Apple Music, YouTube ou TikTok. Mais derrière les millions de streams, il y a une réalité. Les artistes gagnent très peu. En effet, 1 million de streams sur Spotify rapporte environ 3.000€ à l’artiste. À ce rythme, un jeune rappeur indépendant doit cumuler 30 millions d’écoutes pour atteindre un SMIC annuel. SNEP, Syndicat national de l’édition phonographique.

Le piratage existe toujours.

En parallèle, 34% des internautes français accèdent à du contenu musical illégalement, selon l’étude CNC/Hadopi en 2023. Le piratage persiste toujours. Surtout, il touche les jeunes de 15 à 34 ans, cœur du public cible du rap.

Pourquoi acheter légalement votre musique rap indépendant ?

De fait, acheter légalement du rap, c’est payer un album, un vinyle, un single ou un téléchargement numérique. En général, ces achats ont lieu sur iTunes, Bandcamp, Qobuz ou directement via les sites des artistes. Souvent, vous payez pour moins de 10€ un projet entier. Surtout, votre achat légal de musique rap est un choix, un acte et une posture.

Comment participez-vous à la croissance de votre économie musicale urbaine ?

Finalement, c’est plus qu’un clic que d’acheter légalement un morceau, un album ou un vinyle rap. D’abord, vous soutenez directement les artistes. Ensuite, vous valorisez une culture trop souvent dénigrée, marginalisée, parfois méprisée. Enfin, vous faites un choix éthique, car vous rémunérez l’artiste à sa juste valeur. Ainsi, vous participez à la croissance de l’économie musicale urbaine.

Quelle est la redistribution des revenus de la musique rap avec les artistes indépendants ?

Cependant, le streaming rapporte, mais très peu. Par exemple, sur Spotify, un stream vaut en moyenne 0,003€ pour l’artiste. Donc, il faut, plus de 300.000 écoutes pour générer 1.000 € brut selon le Centre National de la Musique en 2022. La plupart du temps, l’artiste touche moins de 15% des revenus générés, le restant se répartit entre la plateforme, le label et les distributeurs. À l’inverse, sur Bandcamp, l’artiste garde 82 à 90% du prix de vente. À savoir, quand vous vendez un EP pour 10€, l’artiste prend directement 8 à 9€. Également, acheter un titre sur Qobuz ou iTunes génère plus de revenus directs qu’un stream. Car, un seul achat peut équivaloir de 500 à 1000 écoutes.

La précarité des rappeurs indépendants.

Par contre, tous les rappeurs ne sont pas Booba ni Jul. En général, la plupart sont autoproduits, sans label, ni gros budget. Donc, beaucoup cumulent des petits boulots à côté. De fait, ils financent eux-mêmes les prods, les clips et les visuels. En réalité, ils gagnent moins que le SMIC, malgré des milliers d’écoutes. D’ailleurs selon France Créative, 70% des artistes indépendants vivent avec moins de 1.500€ nets/mois, tous revenus confondus en 2023.

Le soutien direct à la musique rap indépendant change tout.

Vous aimez un artiste ? Vous voulez qu’il continue ? Vous achetez son projet. Même un EP à 4€ peut faire la différence. Sur Bandcamp, vous pouvez même payer plus que le prix demandé. Par exemple, un fan peut mettre 15€ pour un album à 10€. Concrètement, ce genre de soutien finance un clip, une tournée ou une promo. En l’occurrence, des artistes comme Laylow, Chilla, Dinos construisent leur carrière en misant sur l’autonomie. Sans achats directs, des menaces lourdes pèsent sur la liberté artistique. Récapitulatif :

  • 1 stream = 0,003€

  • 1 achat Bandcamp = 8€

  • 1 achat finance un visuel

  • 10 achats financent un clip

  • 100 achats financent une tournée locale

autofinancé grâce à vous.

Acheter du rap, c’est reconnaître sa valeur culturelle et sociale.

Du reste, le rap n’est pas juste du son. C’est un langage, un mouvement, une culture. Depuis les années 80, le rap raconte les rues, les luttes et les rêves. En ce sens, il parle de pauvreté, d’identité, de politique et de réussite. Au fond, c’est la voix des invisibles.

Le rap indépendant comme un mouvement culturel musical et global.

C’est pourquoi, l’UNESCO reconnait en 2023 le hip-hop comme “ expression culturelle majeure du XXIe siècle ”. Clairement, il inclut le rap, le graffiti, le Djing et le breakdance. En outre, le rap est un mode de narration sociale, pas juste un produit commercial. D’après, le sociologue Karim Hammou dans Une histoire du rap en France. Ainsi, le rap documente les réalités oubliées des banlieues, des diaspora et des marges. Mais, il se valorise à peine, dans les sphères des “ culturelles officielles ” . Selon le SNEP en 2024, cette musique se consomme le plus chez les 18-34 ans en France.

Acheter du rap, c’est refuser la stigmatisation.

Du coup, le rap dérange. Car, il parle vrai et fort. En somme, il bouscule les normes. Encore aujourd’hui, des artistes comme Médine, Vald ou La Fève subissent la censure sur certains médias. Entre autre, certains experts associent encore le rap à la violence. En d’autres termes, acheter du rap, c’est dire non à cette réduction. C’est affirmer, la légitimité et la valeur de la culture hip-hop.

L’impact du rap indépendant sur la musique des jeunes générations.

Pourtant, le rap influence les codes, les mots, les marques et les business. De là, il dicte la mode, le langage et les tendances digitales. 61% des jeunes en Europe découvrent de nouvelles idées culturelles via le rap. D’après une étude de l’IFPI en 2024. Par conséquent, le rap est la “ pop culture des entrepreneurs de demain. ” Vous vendez des t-shirts ? Donc, vos clients écoutent du rap. Vous faites du e-commerce ? Alors, votre audience suit des artistes urbains.

Votre achat lance la carrière d’un jeune rappeur ou beatmaker.

Vous voulez changer les choses. Vous commencez par cliquer “ acheter ” . Car, chaque vente légale peut déclencher une carrière. En substance, un achat est un signal fort pour les algorithmes, les labels et les médias. C’est une preuve d’intérêt réel. Plus un artiste vend, plus les différents acteurs de l’industrie musicale le repèrent forcément.

L’effet boule de neige : plus d’achats = plus de visibilité pour la musique rap indépendant.

Par exemple, l’artiste indépendante, Lala &ce gagne ses premiers fans via Bandcamp et Soundcloud. Ensuite, ses premiers achats boostent sa visibilité sur les plateformes, avant d’attirer les labels. Même chose pour Le Juiice. Grâce aux achats des morceaux en digital par sa communauté, l’artiste gagne des passages radio. Également, elle accède à des programmations sur des festivals et à des deals professionnels.

Comment financez-vous les projets clips, EP et promo ?

Généralement, un clip coûte entre 2.000 et 10.000€. Un EP, c’est des prods + mixage + cover + distribution. Donc, un seul projet mobilise des semaines de travail et plusieurs prestataires à payer. Or sans label, les jeunes artistes autofinancent tout. Dans cette direction, les 5€, 10€ ou 15€ des fans de hip-hop et du rap, peuvent les aider à :

  • Payer un beatmaker.

  • Louer un studio.

  • Tourner un clip professionnel.

  • Lancer une promo sur Insta ou TikTok.

En l’occurrence, Demi Portion construit sa carrière en vendant ses CD à la main, dans la rue. Aujourd’hui, il est indépendant et il a la reconnaissance, tout en restant libre.

Quel est le rôle des communautés engagées autour de la musique rap indépendant ?

Toutefois, l’achat de votre projet par la communauté, c’est du crowdfunding informel. C’est ce qui permet à des artistes de sortir du lot, sans passer par les grandes entreprises. De plus, les plate-formes comme Bandcamp ou ULULE montrent que l’engagement des fans est plus fort quand ils achètent. Par conséquent, ils s’impliquent dans votre développement. En ce sens, ils deviennent des ambassadeurs, relais, community builders. Donc en achetant, vous participez à une économie circulaire créative. Vous soutenez l’artiste, mais aussi un écosystème : beatmakers, DA, monteurs, ingés son etc.

L’achat légal, un geste vital pour les labels, studios et techniciens du rap.

Au fond, l’achat de projet de rap, n’est pas juste soutenir un artiste. Véritablement, vous faites vivre un écosystème entier. En substance, vous financez aussi ceux qui travaillent dans l’ombre et rendent le projet possible.

Est-ce que les acteurs dans l’ombre de la musique rap indépendant méritent la lumière ?

Un son, c’est plusieurs métiers derrière sa réalité.

  • Ingénieurs son.

  • Mixeurs et beatmakers.

  • Réalisateurs de clips.

  • Managers, attachés presse.

  • DA, graphistes, illustrateurs.

Sans eux, pas d’album. Pas de clip. Pas de promo. Mais, eux aussi ont besoin de rémunération. Souvent, ils travaillent à perte, quand un artiste vend peu ou pas. En 2023, d’après le CNM, 1 projet indépendant sur 2 ne couvre pas ses coûts.

Les labels indépendants font vivre la scène musicale rap .

Par contre, les grosses maisons de disques misent sur les chiffres. Mais, les labels indépendants développent des talents. À tel point, qu’ils accompagnent des artistes parfois sans audience. En outre, ils investissent même avant le buzz. Exemples :

  • 93 Empire (label de Sofiane) repère et produit les voix locales.

  • Blue Sky (Dinos) est une structure 100% indépendante.

  • Rec. 118, label semi-indé lance Hatik ou Lala &ce.

Ces structures sont fragiles, mais essentielles. Dans la mesure où, leur survie dépend des ventes directes et de l’engagement des fans.

L’achat légal fait tourner toute la chaîne de la musique rap indépendant.

Quand, vous achetez un album, vous financez :

  • Le studio d’enregistrement.

  • Le clip tourné avec une équipe locale.

  • Le visuel fait par un jeune graphiste.

  • La promo confiée à une micro-agence.

Ainsi, vous répondez à des besoins et participez au développement d’une économie créative de proximité. Désormais, vous achetez local, mais pour la musique. Car, vous considérez qu’acheter un son, c’est faire vivre tout un crew.

Acheter du rap pour renforcer une parole authentique et engagée.

D’après les spécialistes, le rap c’est la voix des quartiers, des minorités et des oubliés du Journal Télévisé, JT. C’est aussi l’un des derniers espaces de liberté d’expression brute. Et cette liberté, elle a un prix.

La musique rap indépendant comme outil d’expression sociale et politique.

Depuis ses débuts, le rap porte des messages forts. Notamment, contre les violences policières, le racisme et la pauvreté. Dès lors, il s’installe comme un média alternatif populaire. 65% des textes de rap français abordent des thèmes sociaux ou politiques selon France Culture en 2023.

Le rap indépendant : libre, mais fragile.

À priori, les artistes indépendants osent plus dans leurs créations, contestations et transgressions. Puisqu’ils n’ont pas de brief marketing à suivre. Par conséquent, ils disent ce qu’ils pensent, comme ils veulent. Souvent, le rappeur Médine subit des boycottages pour ses textes politiques. Également, Rim’K raconte les réalités de banlieue depuis 20 ans. Aujourd’hui, des voix émergentes comme Realo, Bruck, Lyna Mahyem reprennent le flambeau. Mais sans ventes, cette parole risque de disparaître.

Comment préservez-vous l’authenticité de la musique rap indépendant face aux opportunités de business ?

Quand seuls les streams comptent, ceux qui font du buzz gagnent. Mais le buzz n’est pas toujours porteur de fond et du sens. Souvent, les consommateurs du grand public éclipsent ou évitent les artistes profonds. Donc, les fans de hip-hop achètent des projets engagés pour leur donner de la valeur face au contenu vide. Ainsi, vous choisissez la profondeur plutôt que la facilité. Est-ce qu’ alors, le rap formaté représente un danger auquel vous devez résister ?

L’impact de l’achat légal du rap sur la culture.

Manifestement, vous n’achetez pas du rap, uniquement pour consommer de la musique. Clairement, vous exprimez votre soutien à une économie, une culture, un message. À votre manière, vous accompagnez les artistes et leur indépendance, afin de valoriser une culture urbaine puissante. De même, vous aidez les nouveaux talents à émerger. Au final, vous dynamisez tout un écosystème créatif. Surtout, vous donnez du poids à des voix qu’on veut faire taire.

Un petit geste indépendant pour vous, un grand pas pour la diversité dans la musique rap.

En 2023, selon le CNM, chaque euro dépensé en musique indépendante génère 1,50€ de valeur indirecte. Donc, votre achat a un effet levier. De nos jours, vous commencez toujours par un simple clic. Ensuite, vous choisissez l’achat et non le scroll infini. Découvrez notre sélection.

Komla Enyonam de-MEDEIROS.

Sources :

https://monturfu.fr/news-comment-pourquoi-acheter-mode-meilleur-musique-ia-game-cergy-monturfu-france/, https://www.unesco.org/fr/articles/le-hip-hop-celebre-ses-50-ans-et-son-impact-culturel, https://snepmusique.com/actualites-musique/chiffres-2024/, https://www.ifpi.org/what-we-do/engaging-with-music/, https://www.editionsladecouverte.fr/une_histoire_du_rap_en_france-9782707168231, https://www.lesinrocks.com/musique/, https://www.franceculture.fr/musique/le-rap-est-il-un-outil-politique, https://cnm.fr/publications/remuneration-des-artistes-dans-le-streaming/, https://bandcamp.com/about, https://francecreative.fr/wp-content/uploads/2023/12/FRANCECREATIVE_ETUDE2023.pdf, https://www.qobuz.com/fr-fr/info/Hi-Res-Audio/Aide/Musique-et-droits-Quel-est-le-par133573, https://www.liberation.fr/musique/, https://snepmusique.com/actualites-musique/chiffres-2024/, https://www.ifpi.org/state-of-the-industry/, https://www.cnc.fr/professionnels/etudes-et-rapports/etudes-economie-numerique/barometre-usages-des-contenus-culturels-numeriques-2023_1913275, https://cnm.fr/publications/remuneration-des-artistes-dans-le-streaming/, https://www.qobuz.com/fr-fr/info/Hi-Res-Audio/Aide/Musique-et-droits-Quel-est-le-par133573, https://www.franceculture.fr/musique/le-rap-francais-est-il-en-train-de-sauver-la-musique, https://cnm.fr/publications/, https://www.booska-p.com/musique/rap-francais/dinos-interview-imany/, https://www.nova.fr/news/demi-portion-l-independance-dans-le-sang-1377825-07-01-2020/, https://fr.ulule.com/blog/infographie-musique-12451/, https://legratin.fr/podcast-a2h/, https://www.booska-p.com/musique/rap-francais/sofiane-93-empire-business/, https://www.lesinrocks.com/musique/dinos-independance-et-business-du-rap/, https://www.ifpi.org/state-of-the-industry/, https://www.franceculture.fr/musique/le-rap-est-il-un-outil-politique, https://publications-prairial.fr/rhizome/index.php?id=663, https://www.mediapart.fr/journal/france/rap-politique-et-resistance, https://www.lesinrocks.com/musique/medine-interview-parole-libre/, https://observatoiredurap.fr/rap-francais-themes-politiques/, https://cnm.fr/publications/les-musiques-actuelles-et-leur-economie-en-2023/, https://www.franceculture.fr/musique/le-rap-est-il-un-outil-politique, https://www.qobuz.com/fr-fr/discover